La question initiale comme désir de recherche partagée - HS n°1

Soumis par agathe.renac le
Thématiques
Apprenance
Intelligence collective
Transformation
Durée
10 minutes

Suivez des managers devenir graines de chercheur avec les podcasts de la graine inspirante du réseau GERME !

Cet épisode un peu spécial fait l’objet d’un hors série de 7 épisodes. Ce podcast a été réalisé dans le cadre du projet “chercheur collectif”, où GERME a missionné SOL pour un voyage apprenant dans lequel vingt de ses managers adhérents volontaires vont découvrir pendant 18 mois l'organisation apprenante et adopter la posture de chercheur. Ils pourront se questionner sur le management à impact et le management humaniste. Ils seront accompagnés par deux chercheurs aguerris, Denis Cristol et Pascale Gentil dont vous pourrez découvrir l'interview dans cet épisode autour de la question initiale, au micro de Thomas Troadec.

Qui sont les interviewés ?

Pascale Gentil

Pascale est animatrice d’un groupe de formation Emergence, ancienne RH. Elle est docteure et a soutenu une thèse sur “Comment les managers de proximité développent une capacité à mobiliser l’intelligence collective au sein de leurs équipes”, elle s’est formée au Présencing Insitute fondé par Otto Scharmer, le concepteur de la théorie U.

Moi, j'attends, comme à chaque fois je participe à un événement chez GERME, déjà du plaisir partagé, des bons moments. Et puis, le fait qu'on va pousser quelque part un peu plus loin et qu'il va y avoir des idées, des actions, des expériences qui vont naître de ça. P. Gentil

Denis Cristol

Denis est secrétaire général de l’association SoL dont GERME est partenaire. Il est consultant en apprenance collective, chercheur en sciences de l’éducation Phd (Paris Ouest Nanterre). Il a exercé des fonctions d’innovation et de transformation pédagogique dans de grandes organisations. Il est explorateur des organisations apprenantes, coach et auteur de plusieurs ouvrages en management, formation et pédagogie.

Souvent, j'ai tendance à dire que c'est l'action qui crée la motivation plutôt que la motivation qui crée l'action. C'est parce qu'on est engagé, qu'on commence à se motiver mutuellement, qu'il une émulation qui se crée et qu'on a envie d'un résultat le plus élevé possible. D. Cristol

Denis Cristol

Souvent, j'ai tendance à dire que c'est l'action qui crée la motivation plutôt que la motivation qui crée l'action. C'est parce qu'on est engagé, qu'on commence à se motiver mutuellement, qu'il une émulation qui se crée et qu'on a envie d'un résultat le plus élevé possible. 


Je suis Denis Cristol. Je suis secrétaire général de SoL France et également chercheur. Je m'intéresse à l'apprenance collective, au désir d'apprendre ensemble.

C'est la privation d'étoiles, le désir. Et donc, comment faire pour que chacun trouve son étoile dans le ciel ? Ce n'est pas si évident ça. Ça nécessite un travail d'apprentissage de l'écoute qu'on a commencé à mener autour de cette journée où nous sommes aujourd'hui.

Mais c'est en étant patient, serein, tranquille, en disant que toutes les personnes qui sont là sont de bonne volonté, ont envie. Donc il faut laisser le temps se mettre en place, il faut laisser l'action se dérouler, et progressivement, le désir commun va grandir.

Pascale Gentil

C'est bien de vivre des expériences utopiques. Et la preuve que c'est possible. Là, on a 20 personnes qui ont pris une journée, et ça n'a pas eu l'air de leur poser tant de difficultés que ça. Donc, en fait, je dirais qu'on avait un peu l'écosystème de GERME qui était là, avec à la fois des adhérents qui sont en entreprise, des managers, des animateurs qui sont plutôt des coachs, des consultants, et puis des intervenants. Et comme chaque fois qu'on a des rencontres comme ça, se retrouve assez rapidement à entrer dans le vif du sujet. Donc, c'est ça que j'ai vu pour le démarrage.


Je suis Pascale Gentil. Je suis animatrice de groupe Emergence, une formation pour les managers de proximité de GERME. Je me définirais sinon comme une chercheuse praticienne ou praticienne-chercheuse. Je pense que Denis a posé un cadre qui permet à chacun de s'exprimer, d'être respecté. Je pense que chacun en venant est déjà porteur de cette attitude, de ce comportement. Parce qu'il y a une confiance dans le collectif, une confiance en soi, une confiance donnée entre les uns et les autres. C'est ça qui permet de créer de l'énergie. et permet d'avancer en confiance.

Denis Cristol

Ce qui m'a vraiment surpris dans cette journée, c'est de voir comment les différents participants, avec des mots différents, avec des façons de s'exprimer différemment, avaient déjà une culture en partage. Ce sont des valeurs de progression, des valeurs d'inspiration, des valeurs de transformation. Mais à chaque fois que ces valeurs étaient prononcées, elles étaient dans une visée à la fois positive, c'est-à-dire qu'on ne se transforme pas seulement pour se transformer et être plus performant, mais pour apporter une qualité aux organisations, qu'on soit plus robuste, plus positive, plus à l'écoute des talents ses membres. Donc j'ai senti cela dans le discours des participants, dans leur envie, et une envie de se dire, ça on a envie de le vivre, on a envie aussi de démontrer que ça a un vrai impact sur la société. Et ça c'est enthousiasmant.

Pascale Gentil

C'est vrai qu'il y a probablement même chez GERME une habitude à dialoguer ensemble, et à être dans l'écoute et le respect de ce que dit chacun, qui nous a fait gagner du temps. J'ai trouvé que c'était fluide., et que tous ces managers qui arrivaient avec peut-être des attentes différentes et des expériences différentes aussi, rentraient très facilement dans ce processus de poser une question de recherche, ce qui n'est quand même pas simple.

Denis Cristol

Typiquement, on est là dans le travail de la recherche qui est de faire accoucher une bonne question.

On sait qu'une bonne recherche se situe au moins pour moitié dans la qualité de la question.

Donc c'est une étape qui est cruciale et qui a permis aux participants d'accoucher d'une première question qui sera sujette à retravail et à opérationnalisation, c'est-à-dire qu'on va transformer chacun des mots en une investigation qu'on va ensuite mener collectivement. La question, c'est plutôt comment réussir à mettre les mots dans le bon ordre pour que ça fasse une lumière éclatante pour tout le monde, plutôt que de se disputer sur quelle était la bonne phrase.


Donc, je sentais que les éléments de valeur, l'enveloppe culturelle est présente, et ça, c'est un gain de temps incroyable. Et progressivement, on va avoir une question qui sera “im”propriée. Une question impropriée, c'est une question dont chacun se sent dépossédé et possédé en même temps. Donc ça devient un objet commun. Et quand la question devient un objet commun, là on crée une énergie incroyable. On n'en est pas tout à fait là, mais la première étape est déjà de se dire voilà l'étoile vers laquelle on veut aller.


J'aime beaucoup ce concept où on part d'une matière et puis on la travaille ensemble et à la fin ça fait quelque chose de commun qui nous nourrit tous. Alors j'avais emmené le groupe sur le management humaniste parce que GERME avait gagné un prix pour le managemnt humaniste Olivier Lecerf et ça me semblait intéressant de capitaliser et de s'inscrire dans l'histoire de l'association. Mais c'est vrai que les participants, probablement particulièrement attentifs et conscients de leur environnement, ont tout de suite et pratiquement tous, intégré le vivant dans la réflexion, avec des déclinaisons différentes. Le sociologue Alain de Vulpian dirait qu'ils sont socio-perceptifs, sensibles aux signaux de leur environnement social. Pratiquement systématiquement, il y avait des mots qui ressortaient dans les expressions de sujets de recherches potentielles, qui tournaient autour du vivant, du management, de la progression, de l'apprentissage. On voyait qu'il y avait un corpus commun. Ceci étant, ce n'était pas un vivant qui flotte dans l'air, un peu théorique, c'était un vivant qui vise à produire des impacts sur les équipes, sur les organisations, et voire pour les plus ambitieux, sur toute la société. Là, cette idée du vivant, nous renvoie vers quelque chose d'écosystémique, de complexe, de lié.


Elle va nous inviter à repenser profondément le management, et notamment comment ce management peut intégrer quelque chose de vivant, comment vitaliser les équipes, comment rend fécondes les organisations. Comment on crée de l'adaptabilité beaucoup plus large pour l'ensemble des acteurs ? C'est ça que je trouve passionnant. Ça me surprend et ça me réjouit en même temps. Et j'aurais aimé l'impulser, mais mon job, c'est d'être le plus neutre possible et d'être en accueil. Je suis vraiment heureux que ça prenne cette direction.

A retenir :

  • “On ne transforme pas seulement pour transformer et performer, on transforme pour apporter une qualité aux organisations, qu’elles soient plus robustes, plus à l’écoute des talents.” D. Cristol
  • “Une bonne recherche se situe au moins pour moitié dans la qualité de la question” D. CRristol
  • “C'est vrai qu'il y a probablement chez GERME une habitude à dialoguer ensemble, et à être dans l'écoute et le respect de ce que dit chacun, qui nous a fait gagner du temps.” P. Gentil
podcast-germe-management-question-initiale-management-humaniste

Et si vous écoutiez d'autres podcasts GERME ?

Découvrez d'autres épisodes de "La graine inspirante", une chaîne du réseau GERME. Paroles d’experts et  témoignages de managers membres, de l'IA aux mutations du travail en passant par l'intelligence collective... Faites le plein de bonnes pratiques et hackez votre quotidien managérial en vous abonnant à la chaîne 😉

Intéressé par le réseau GERME et rejoindre ses 2000 membres ?

Managers, le réseau GERME ne se limite pas qu'à ce podcast ! Optez pour de nouvelles pratiques managériales innovantes et plus humaines et rejoignez le réseau GERME. Vous bénéficierez de :

  • cycle de formations avec des pairs managers
  • évènements pour s'inspirer
  • apprentissages d'experts du management
Logo